04. Survivre en territoire zombie

De nos jours, on ne vit plus, on survit. Et c’est devenu un challenge quotidien. La société telle que nous la connaissions s’est effondrée, il y a bien longtemps, semble-t-il, et, avec elle, le confort s’est évaporé. Terminées les salles de classe avec des professeurs ennuyants ou les longues journées au travail aux côtés de collègues hypocrites. Il est impossible de se rendre au supermarché pour faire ses courses pour la semaine désormais, prendre une douche bien chaude après une dure journée n’est plus qu’un rêve et une bonne nuit de sommeil est à présent un luxe. La vie n’a jamais été aussi dure, aussi cauchemardesque… Ils sont nombreux à avoir jeté l’éponge, à avoir mis fin à leurs jours d’une quelconque manière au début de l’épidémie ou alors que celle-ci battait son plein. Toutefois, il y en a encore qui refusent d’abandonner, qui ont l’espoir de jours meilleurs, qui ont la peur au ventre sans pour autant être capable de faire le grand saut. Ils ne sont pas aussi nombreux qu’au commencement, mais ils sont bien présents.


Comment survivre ?

Voilà une question qui tourne dans bien des esprits. Pour certains, la réponse est bien simple ; bouffer avant d’être bouffé. Ils ne reculent devant rien pour survivre, même si c’est parfois aux dépens d’autres survivants. Ils veulent survivre, ils ont la rage de vivre. Rien ne pourra les en empêcher. D’autres ont décidé – peut-être à cause de ces personnes précédemment mentionnées – qu’ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes, que les vivants étaient probablement plus dangereux que les morts ou pour la simple et bonne raison qu’ils ne sont pas à l’aise en communauté. Ils préfèrent être seuls et ont appris à survivre par leurs propres moyens. D’autres ont choisi de vivre en groupe, de s’établir ou de voyager avec des survivants comme eux, qui partagent les mêmes valeurs. Dans tous les cas, ils ont tous un point commun ; ils survivent dans le même enfer.

Les ressources sont bien souvent un sujet de conflit. Que ce soit de la nourriture, des médicaments ou du savon, ça ne change rien. Tout se fait plus rare et cela se sent, se sait. Certains font face à la situation avec une aise déconcertante ; ceux qui se sont établis ici et là n’hésitent pas à mettre en place des cultures, parfois des élevages quand cela leur est permis pour subvenir à leurs besoins, même si le premier hiver approche et qu'il sera très certainement très difficile à gérer. D’autres continuent de piller les vestiges de magasins qu’ils croisent sur leur route, ramassant tout ce qu’ils peuvent avec une pointe d’inquiétude dans leur regard. Tous se débrouillent autant que possible, mais ce n’est pas une chose facile. La tension monte entre les différents groupes, entre les survivants isolés ; certains se font trop gourmands, trop avares alors que certains n’ont pas suffisamment pour survivre les trois prochains jours. Ce n’est pas égal, ni équitable. Aussi n’est-il pas étonnant que, de temps à autre, des conflits surviennent. Les esprits s’échauffent avec l’envie de survivre, le besoin de subvenir.