without you (juillet 2021) - ft. abel sutter

Le regard rond comme des billes, elle demanda à ce qu'on lui répète les ordres donnés. Josephyne n'était pas vraiment certaine d'avoir bien entendu et elle ne fut point surprise lorsque l'homme devant elle soupira bruyamment en le lui répétant, plus lentement. "T'as un droit de sortie aujourd'hui. Sois prête dans dix minutes et présente près de la voiture rouge." Il avait cette mine de ceux qu'on lui avait imposé quelque chose de pénible, un fardeau. Joe était cet entrave. Ravalant sa salive difficilement en regardant l'homme quitter les jardins, elle n'arrivait toujours pas à comprendre ce qui était en train de se produire. Elle avait déjà sortie ici et là, mais jamais bien loin de Monroe. Aujourd'hui, ça semblait être différent, ayant entendu vaguement une discussion comme quoi ils devaient se rendre absolument dans les alentours d'Atlanta pour quelque trouvailles précises. Malgré la joie qui pouvait avoir, une crainte l'envahissait à savoir si tout ça n'était pas plutôt une tactique pour la piéger, l'éloigner de Britany voyant qu'elles étaient devenue beaucoup trop proche. D'un mouvement hésitant, la jeune brune enleva ses gans de travaille qu'elle déposa sur une caisse en bois et se dirigea aussitôt chez elle préparer son sac.

Voilà plus d'un an qu'elle était leur prisonnière, cherchant depuis longtemps un moyen de s'échapper d'ici. Mais depuis quelque mois seulement, son but avait légèrement changé, comprenant maintenant la petite pour qui elle a créé un lien puissant. Comme sa propre fille. Elle s'était promis de partir un jour d'ici avec elle et Hana, fuir ce monde cruel que pouvait être Monroe. Mais plus les jours avançaient, plus leur plan devenait difficile à réaliser.

Rapidement, une fois rendu dans son appartement, la jeune Hawkins s'empressa à faire un sac à dos, regroupant une partie de ses effets personnels en cas de dispersion et d'attaque. Si elle devait se retrouver seule de l'autre côté, elle voulait au moins être préparé. Un t-shirt supplémentaire, une bouteille d'eau, des barres protéinées et surtout la photo d'elle et de son frère qui ne la quittait jamais. La belle l'examina un bon moment, se rappelant cet instant précis où elle avait été prise, versant une larme face à la douleur que ce souvenir lui procura. Car ce magnifiquement moment fit place à d'autre beaucoup plus émotifs et sensoriels, fermant les yeux pour tenter de contrôler sa tristesse. Abel. Son amour. Elle n'avait jamais perdu espoir de le retrouver, ou plutôt qu'il ne la retrouve, mais les mois ont passés, et le risque de le perdre pour toujours était grandissant. Ces nuits passées dans cette chambre de motel, c'était ce qui la gardait vivante, se remémorant cette dernière nuit passé ensemble et surtout ces promesses qu'il lui avait fait. Où était-il maintenant ? Allait-il bien ou simplement, était-il toujours vivant ? Son coeur se serra à seulement imaginer le pire. Secouant la tête, Josephyne revint peu à peu à la réalité, rangeant la photo dans la poche avant de son sac à dos qu'elle porta à ses épaules avant de sortir de son appartement.

Elle n'avait pas eut le temps de dire au-revoir à Britany, mais elle se promis personnellement de revenir pour elle. La route se fit pratiquement dans le silence, alors que seulement les deux hommes installés à l'avant de l'habitacle se lançait des conneries sexistes, laissant à l'occasion Joe mal à l'aise avec leur autre coéquipier assit juste à côté d'elle qui la regardait silencieusement. Il ne semblait pourtant pas être une très mauvaise personne, mais être enfermé dans cette voiture avec cette ambiance c'était étouffant. Cela dura à peine deux heures, mais c'était les heures les plus longue qu'elle dû passer. "Voilà ! On est arrivé." dit l'homme qui était venu plus tôt lui annoncé sa tâche de la journée. La voiture garée, Josephyne se pencha légèrement pour regarder où ils se trouvaient. Un Wal-mart en piteux état, qui semblait avoir été pillé à de nombreuse reprise et où la nature reprenait peu à peu ses droits. "À l'intérieur, pas d'connerie. Que j'en prenne un en train d'essayer de se barrer, il est mort." Il posa son regard sur elle, faisant sûr d'avoir bien été entendu. La consigne s'adresse bien certainement à elle, la nouvelle. Joe se contenta de grogner un "d'accord" avant d'ouvrir la portière pour s'y extirper. Elle s'étira un instant avant de porter son sac à dos à ses épaules, regardant autour d'elle le paysage qui se présentait à eux.

Une fois à l'intérieur, tout le monde se séparèrent, alors que la belle resta là, face au chef de service qui la regarda avec une certaine attention. "Comparé à ce que je m'attendais, tu ne semble pas si folle que ça pour foutre le camps et nous laisser en plan. Tu peux te diriger vers le secteur de la pharmacie et des soins. Je te fais confiance." Il lui désigna du menton l'allée de gauche avant de tourner les talons et la laisser seule. "Ma-mais je fais comment sans arme ?" mais il était trop tard, l'homme avait déjà tourné plus loin. Depuis son arrivé à Monroe, ses armes avaient disparus et ne les avait jamais revu. Voilà qu'aujourd'hui, alors qu'elle en aurait bien finalement de besoin, elle se retrouve les mains vides. "Merde !" grogna-t-elle entre les dents avant de tourner à son tour les talons pour se diriger vers cette dite pharmacie.

En chemin, elle eut la chance de trouver une barre de fer servant à suspendre les vêtements aux murs, ce qui ferra certainement l'affaire contre quelque rôdeurs. Mais pour l'instant, la grande surface semblait assez tranquille, mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne devait pas rester sur ses gardes. Longeant les étalages renversés et vidés à de nombreuses reprises, elle chercha tout ce qui pourrait leur être utile, mettant le tout dans son sac à dos. C'est alors qu'un bruit se fit entendre dans le bureau du pharmacien, alors que la porte de celui-ci semblait entre-ouverte. Doucement, Josephyne s'y approcha, d'un pas lent et incertain, serrant fortement la barre entre ses deux mains, relevée face à elle et prête à frapper quiconque se trouvant de l'autre côté. Et s'il s'agissait d'un simple animal, la belle allait sûrement se ridiculiser elle-même et en rire. "He-hey ? Il y a quelqu'un ?" demanda-t-elle dans un léger murmure alors qu'elle poussa doucement la porte, essayant en même temps de ne pas alarmer l'intrus s'il y avait.  - juillet 2021;

Les bruits se firent de plus en plus présent, voir beaucoup plus près d'elle que il y a un instant, craignant de se mettre les pieds dans un impasse, se piéger face à des rôdeurs. La jeune Hawkins était loin d'être bien préparé pour se défendre contre eux, surtout depuis son arrivé chez les Black Swans qui l'ont transformé en ménagère et en esclave. Croyant avoir entendu un bruit derrière elle, Josephyne porta son attention par-dessus son épaule pour faire certaine qu'on ne la suivait pas avant de s'aventurer dans la petite pièce qui servait de bureau. Elle ne voulait surtout pas se faire prendre en sandwich entre deux rôdeurs, ça ne serait pas l'idéal dans une aussi petite pièce.

Méfiante, elle pénétra à l'intérieur de celle-ci, regardant dans chacun de ses recoins, son arme de fortune toujours bien en prise entre ses mains. Refermant la porte derrière elle tout en la laissant légèrement entrouverte, Josephyne constata que celle-ci était vide, mais pas pour longtemps. Elle n'eut le temps de lâcher un souffle de soulagement d'un chien se jeta déjà sur elle à peine entré par la fenêtre. L'énervement semblait s'emparer de lui et c'est après un moment à le regard avec méfiance qu'elle le reconnu. "Macon ?!" souffla-t-elle en reculant de quelque pas en voyant l'excitation de celui-ci, baissant par la même occasion son arme qu'elle déposa sur le bureau. "Qu'est-ce que tu fais ici mon beau ?" elle tenta de le toucher, de l'attraper en quelque sorte, mais le chien s'empressa à retourner sur le bureau pour regagner la fenêtre, lâchant un dernier regard à Joe. "Hé mais attends." murmura la jeune femme en laissant tomber son sac à dos sur le sol et se lancer à sa poursuite.

Hissée sur le bureau, elle rampa jusqu'à la fenêtre entrouverte pour s'y faufiler à son tour. D'un regard rapide, la belle examina les alentours à la recherche du cabot. "T'es où mon chien ?" appela-t-elle en descendant des caisses adjacentes à la fenêtre, portant un dernier regard à l'intérieur pour espérer ne pas se faire prendre. "Macon ! J'ai pas l'temps..." Josephyne se figea, n'ayant plus aucun mot sortant de sa bouche alors que son regard se posa sur la silhouette d'un homme près d'elle, le chien à ses pieds. Son regard croisa le sien et la belle ne pu empêcher le flot de larmes s'écouler sur ses joues, portant aussitôt une main à sa bouche pour camoufler un cri de surprise accompagné de sanglot. Abel, son amour, il était toujours là, toujours en vie. Elle fut incapable de faire un pas vers lui, se laissant tomber sur l'une des caisses pour s'y asseoir. La force lui manqua soudainement malgré l'envie de le serrer dans ses bras et de l'embrasser. - juillet 2021;

La main toujours contre sa bouche pour tenter que ses sanglots parviennent aux oreilles de ses compères à l'intérieur du magasin, ne voulant ainsi pas mettre Abel dans le trouble. Elle pleure, ne pouvant cacher ce soulagement, cet espoir enfermé depuis trop longtemps en elle qui se concrétisait devant ses yeux. Son amour était bien là, en vie, prêt à la ramener avec lui. Son corps tout entier tremblait, frénésie de ses retrouvailles tant espéré depuis trop longtemps déjà.

La belle éclata, ne pouvant plus retenir sa joie de le retrouver, se laissant blottir tout contre lui, serrant sa propre étreinte à son cou. "Je savais que tu me retrouverais un jour Abel. Je le savais." réussit-elle en marmonner entre ses sanglots inconsolables. "Je regrette tellement. J'aurai dû me cacher ou fuir, mais j'ai essayé de les sauver. Pardonnes-moi Abel." Elle parlait de Mary et Paul, les souvenirs refaisant surface dans son esprit, ne l'aidant aucunement à calmer ses larmes. Ses mains qui vinrent encadrer son visage la fit revenir à la réalité, plongeant son regard dans le sien. Ses lèvres qui se sellèrent aux siennes, bordel que c'était bon. Ça lui avait tant manqué. Josephyne répondit à ce baiser qui fut malheureusement trop court pour elle, reposant son regard dans le sien. Elle l'écouta, il souhaitait l'emmener loin d'ici, avec lui. Parlant d'un endroit où ça pourrait certainement la plaire. La belle adorerait tant le suivre, c'était ce qu'elle était en train de faire alors qu'il la tira par la main pour l'entraîner un peu plus loin de cette fenêtre, mais Britany revint à son esprit. Elle ne pouvait pas et cela lui brisait le coeur énormément, les larmes se remettant à couler le long de ses joues.

"Je n'peux pas Abel." Josephyne se stoppa, sentant la main de l'homme tirer toujours sur la sienne. Elle a mal de devoir lui faire ça, mais elle en n'avait malheureusement pas le choix. La vie de la petite était en danger si elle devait fuir. "J-je suis désolé, mais je ne peux pas venir avec toi." Elle récupéra sa main à contre coeur, qu'elle passa sur son visage pour tenter de prendre une part de courage. "Si je te suis, ils vont la tuer et je ne me le pardonnerai jamais. Abel, ils vont tuer Britany. Je n'peux pas. Je lui ai promis de revenir." Elle est mal, tournant sur ses pieds ici et là, regardant à l'occasion vers la fenêtre au cas où elle entendrait pas les trois autres la chercher. Josephyne venait de blesser le militaire et elle en était plus que certaine. Elle s'était blessé elle-même en refusant de le suivre, alors qu'elle rêvait depuis si longtemps de ce moment, de ces retrouvailles. - juillet 2021;

Josephyne regrettait déjà tout ce qu'elle venait de lui dire, regrettant presque d'avoir accepté d'être venu ici par la même occasion. Ce n'était pas parce qu'elle n'était pas contente de revoir Abel, son amour, au contraire, elle pourra se rattacher à ce nouvel espoir de savoir qu'il allait très certainement revenir pour elle à un moment ou un autre. Bordel qu'elle l'aimait, mais ces mois sans sa présence, elle avait peur que soit maintenant si différent entre eux. Pourtant, dans son coeur, il avait toujours cette même place et souhaitait toujours autant lui crier à quel point elle l'aimait et qu'elle était dingue de lui. Malheureusement, l'instant n'était certainement pas le meilleur pour cela. Il avait beau la rassurer, lui dire que ce n'était pas sa faute si tout ça c'étaient produit, mais elle n'arrivait toujours pas à se défaire de ce remord douloureux. En même temps, peut-être qu'elle aurait eut un autre genre de regret si elle avait fuit, laissant Mary et Paul à leur triste sort sans faire quoique ce soit.

Étrangement, le comportement de l'homme changea d'un brin lorsqu'elle se mit à parler de Britany, voyant l'inquiétude sur le visage de la belle et surtout dans le ton de sa voix qui se faisait de plus en plus tremblante. Il lui était inimaginable de partir loin de la petite et Abel devait absolument le comprendre. "Elle a besoin de moi Abel. Je sais que tu serais capable de tout pour que je sois heureuse, mais je n'veux pas que tu risque ta vie pour aller la chercher. Ces gens sont fous. J-je trouverai un moyen de m'échapper avec elle..." Josephyne n'avait pas du tout réfléchit en parlant de la petite à l'homme, et ce n'est que lorsque ce dernier fit mention de leur fille que son coeur se brisa en mille morceaux. Son regard se portant à nouveau sur lui, les larmes regagnèrent ses yeux, essayant de trouver les mots pour le lui annoncer. Cette joie qu'il avait eut ce jour-là, lorsqu'elle lui avait apprit être enceinte, ce bonheur qu'ils avaient aussitôt partagé tous les deux... cela allait bientôt avoir l'effet d'une claque en plein visage. Même pour elle, ce fut difficile à seulement trouver les mots. "Abel..." elle secoua la tête, signe de négation, portant une main à son coeur pour tenter de calmer ses sanglots grandissant en elle. "Quand je t'ai perdu, j'ai tellement souffert, passé de terribles mois à m'en faire pour toi... Ma tête et mon corps n'arrivaient plus à communiquer ensemble. En plus de toute ces tâches physiques qu'ils m'ont forcé à faire..." Elle prit une pause, essuyant du revers de la main ses joues. "Ce fut un choc beaucoup trop grand et mon corps l'a pas supporté... Je-j'ai perdu le bébé... notre bébé. Au début d'août l'année dernière."

Le regard de la belle chercha celui de son amour alors qu'elle s'avança de quelques pas vers lui, posant l'une de ses main sur son gilet. Ce crâne qu'elle dessina doucement du bout de ses doigts. "Il y a quelque mois..." Joe changea aussitôt de sujet, revenant sur la petite. Peut-être que cela lui permettra de faire son deuil comme elle avait réussi à le faire. "... un couple est décédé tragiquement, laissant derrière eux une petite fille, Britany. J'avais déjà un beau lien avec elle... Si tu voyais son sourire, tu tomberais aussitôt sous son charme." La jeune brune sourit, reportant son regard dans celui du militaire, les yeux brillant soudainement. "Ils voulaient la laisser à elle-même dans la communauté, qu'elle se débrouille sans présence parentale, mais je m'y suis opposé. Je l'ai donc pris sous mon aile et me suis promis de veiller sur elle au dépend de ma propre vie. Elle est tout ce que j'ai... à part toi..." Sa main qui était sur le gilet remonta jusqu'à sa nuque, caressant du bout de son pouce le commencement de sa mâchoire. "Tu es toute ma vie et elle aussi. J'aimerai qu'on soit une famille, mais pour ça je dois retourner là-bas pour pas qu'ils la tuent." Doucement, elle ferma les yeux, posant son front contre son torse tout en lâchant un long soupire. Elle ne savait plus trop quoi faire ni même où mettre la tête. - juillet 2021;

Le regret faisait à nouveau partit d'elle, grandissant à chacun des regards qu'elle déposait sur l'homme qu'elle aimait. Chacune des paroles qu'elle prononçait semblait avoir l'effet d'un couteau en plein coeur, comme si elle était entrain de le détruire elle-même sans vraiment le vouloir. Joe venait de lui avouer la perte de leur enfant, le fruit de leur amour, leur espoir de demain... Et elle comprit. Comprit que cette perte s'ajouta à toute ses autres douleurs qu'il avait encaissé pendant beaucoup trop longtemps. Comment avait-elle pu osé lui faire ça ? Mais en même temps, elle n'avait aucun droit de lui cacher cela.

Cette proximité qu'elle avait gagné se dissipa peu à peu alors qu'Abel se défit de son étreinte à la nuque pour aller s'installer sur l'une des caisses près de la fenêtre, le regard totalement vide et c'est à ce moment qu'il éclata finalement. Cette première fois qu'elle le voyait aussi démoli, la belle n'arriva pas à garder ses propres larmes. Elle éclata en sanglot lorsqu'il lui attrapa la main pour venir se caler contre elle, contre son ventre où autrefois se trouvait leur petit amour. Instinctivement, l'une de ses mains vint se poser sur sa tête, caressant celle-ci avec toute la douceur qui l'accompagnait depuis toujours. "Je suis tellement désolé..." murmura-t-elle, se sentant coupable de tout, même si Abel avait tenté de lui faire comprendre il y a un instant qu'elle n'avait pas l'être. Joe eut ce remord de lui imposer son départ à nouveau, l'obliger à la laisser partir. 

Ses sanglots contre son corps, elle le sentait inconsolable et tremblant, alors qu'elle l'avait toujours vue fort et la tête haute. Les paroles de l'homme se firent enfin entendre après ce moment de silence pénible, étouffé contre son ventre. Joe n'était pas certaine d'avoir bien compris la question et eut l'impression qu'il avait lu dans son esprit alors qu'Abel releva son attention vers son visage pour poser une nouvelle fois la question, mais d'une façon différente. "Je... je n'suis pas trop certaine..." Son esprit fonctionna en quatrième vitesse, cherchant à lui répondre le plus vite possible, mais son attention fut porter sur le visage de celui-ci, ayant cette impression de ne plus reconnaître l'homme qui se trouvait face à elle. "Monroe !" balança-t-elle dès que le nom de la ville lui revint à l'esprit. "C'est une petit ville, bien fortifiée. Je..."  Josephyne s'arrêta lorsque le militaire se mit à laisser parler son agressivité, comprenant encore plus la haine qui semblait maintenant s'emparer de lui.

Déglutissant avec une très grande difficulté, la jeune femme se recula d'un pas pour observer avec une plus grande attention l'homme, l'écoutant avec terreur prononcer ses désirs les plus cruels. "M-mais Abel..." Doucement, elle se rapprocha de lui, malgré cette peur qui était en train de grandir en elle avoir l'avoir vu comme ça, et vint s'asseoir sur l'une de ses cuisses tout en prenant son visage entre ses délicates mains pour plonger son regard dans le siens. "T'as.... t'as pas besoin de faire ça Abel... pas besoin de te rabaisser à leur niveau." Avec sa douceur, elle tente de le calmer, glissant ses doigts où avaient glissées de nombreuses larmes. Trois jours. C'était bien peu pour préparer tout le monde, mais elle était prête à prendre ce risque. "Ils sont environ cinquante ou soixante-quinze dans ce groupe. J'en connais peu qui sont comme moi et qu'ils veulent fuir. Pour l'instant il n'y a qu'Hana à qui j'arrive à faire confiance et c'est la seule qui sait pour ..." elle se tut, avant d'aggraver encore plus la situation. - juillet 2021;

Josephyne venait de le faire reprendre conscience de la situation et surtout de son état d'esprit face à elle, alors qu'il se montrait sous un nouveau jour. Il était loin d'être l'homme qu'elle était tombée amoureuse et souhaitait seulement le retrouver au plus vite. Lorsqu'elle se recula légèrement, il comprit qu'il était en train de montrer une part de lui qu'elle ne connaissait pas encore. La belle regagna sa proximité en revenant se poser sur sa cuisse et cela sembla aussitôt l'apaiser, laissant paraître un léger sourire sur le visage de la belle, surtout lorsque Abel lui offrit des excuses. Josephyne ne répondit pas, se contentant de le regarder, l'examiner dans toutes ses parcelles. Elle ne lui en voulait point, comprenant tout à fait le mal qu'il devait ressentir depuis longtemps et encore plus aujourd'hui après l'annonce de cette perte.

Hochant la tête, elle écouta chacune de ses paroles avec une grande attention, hochant encore plus lorsqu'il répéta qu'il sera à Monroe dans trois jours. Elle ne voulait pas lui dire, mais elle avait qu'une envie, fuir maintenant avec lui. Mais Betany revenait toujours sans cesse dans son esprit et son coeur se serra à seulement s'imaginer l'abandonner. Un autre personne se serait certainement dit que ce n'était qu'une enfant, qu'il valait mieux penser à sa propre survie... mais pas pour Josephyne. Cette petite était pour elle comme sa propre enfant, celle qu'elle n'avait pas réussi à mettre au monde et de serrer dans ses bras lorsqu'elle pleurait la nuit. Son instinct maternel prenant aussitôt le dessus.

Un nouveau hochement de tête en réponse aux Black Swans avant d'entendre cette histoire par rapport à ce nouveau groupe qu'il avait intégré et cette guerre. La peur grimpa peu à peu en elle, mais ne le fit pas paraître, ne voulant pas l'inquiéter. "Attends, est-ce que le groupe que tu parles est établi dans une prison ? Si c'est le cas, les Swans détiennent l'un de vos hommes. J'ai discuté avec lui... un Jeff. Non ! J-j-j... Jack ! Oui c'est ça Jack. Il se fait malmener pour qu'il parle et divulgue des informations sur votre groupe, mais il ne parle pas. Il est toujours vivant, mais je n'sais pas pour combien de temps. Il est enfermé dans l'enceinte de l'arène...." En énonçant simplement le mot, un frisson la parcourra, lui faisant revivre de mauvais souvenir... Elle n'allait surtout pas lui dire ce qui s'est passé à son arrivé car il ne lui donnerait aucune possibilité de retourner là-bas.

C'est l'étreinte de ses mains sur les siennes qui vinrent la calmer en douceur, posant son regard dans le sien alors qu'il se mit à demander pardon et lui raconter ses épreuves. Comment il avait réussi à rester vivant jusqu'à aujourd'hui. Les larmes regagnèrent les yeux de Josephyne alors qu'un sourire béa vint illuminer son doux visage. Pendant tout ce temps, son esprit était dirigé vers elle, lui avouant ainsi d'être sa raison de vivre. Comment ne pas être ému face à ces paroles ? Les larmes se mirent alors à ruisseler le long de ses joues, des larmes de pur bonheur. Les paroles qui suivirent vint encore plus la toucher, son coeur battant plus rapidement. Malheureusement, Macon fit à nouveau acte de présence, présentant l'arrivé éminente des hommes dans la pharmacie. Merde ! Cet instant juste tous les deux fut trop court, souhaitant que le temps s'arrête. Joe regarda en direction de la fenêtre, ses yeux reflétant la peur d'y retourner, mais surtout la peur de quitter Abel.

Rapidement, elle reporta son attention sur lui, prenant le temps de profiter de ce dernier instant avec lui. Avec tendreté, elle déposa ses lèvres en un doux baiser sur le côté d'une de ses mains avant de remonter à ses lèvres. "Je le sais..." murmura-t-elle contre ses lèvre, les larmes coulant de plus en plus face à cette séparation éminente. Car oui, elle savait qu'il l'aimait et n'avait pas vraiment besoin qu'il le lui dise, seulement le lui démontrer comme il venait de le faire. Ce cheminement jusqu'à elle. Doucement, elle brisa ce baiser à contre-coeur, appuyant son front contre le sien avant de se lever et s'éloigner tranquillement jusqu'à la fenêtre où elle était sortie. Malgré cette promesse qu'elle s'était faite, Josephyne n'avait plus tout envie de partir, de quitter l'homme qu'elle aimait. Elle fondit en sanglot, prenant appuie contre le encadrement de la fenêtre, alors que l'une de ses mains se plaqua contre sa bouche pour les camoufler. - juillet 2021;

Cette tristesse douloureuse l’envahissait de plus en plus, créant ce noeuf dans son estomac, son cœur se serrant à seulement penser qu’elle doit se séparer une nouvelle fois d’Abel. Retourner auprès de ces monstres pour sauver Betany. Elle le devait, si elle voulait former un tout ensemble, tous les trois. Une famille. Appuyée contre le rebord de la fenêtre, Josephyne tentait de reprendre des forces, une dose de courage supplémentaire pour la franchir complètement alors que son visage était brouillé par les larmes. Tranquillement, elle se faufila à l’intérieur tout se glissant légèrement sur le bureau pour s’y agenouiller, pour ainsi avoir encore un accès à l’homme lorsqu’il vint vers elle pout lui tendre un sac de sport. Le regard empli d’incompréhension, son attention se posa sur le sac qu’elle n’eut le choix de prendre. Il n’avait pas tort, les gars allaient certainement se demander ce qu’elle avait fait pendant tout ce temps pour se retrouver les mains vides. Plus jamais elle n’aurait le droit de sortir… mais ça, ce sera histoire ancienne très bientôt avec sa libération.

L’emprise sur sa nuque que vint poser doucement Abel la fit frissonner, fermant légèrement les yeux le souffle court. Ce baiser, celui d’un adieu, elle s’empressa d’y répondre. La belle voulait qu’il sache lui aussi, qu’elle aimait plus que tout. « Reviens-moi. Mon Abel. » murmura-t-elle contre ses lèvres avant qu’il ne se détache d’elle, pour s’éloigner tranquillement de la vue des hommes qui s’approchaient de plus en plus du cabinet. D’un mouvement rapide et discret, Josephyne descendit du bureau, ouvrit le sac de sport pour en découvrir son contenu tout en essuyant du revers de la main les larmes qui mouillaient toujours son visage. En bien peu de temps, la porte s’ouvrit à la volé alors que la belle fouilla à l’intérieur de ce sac, essayant de reprendre une normalité. Rien montrer de suspect. "Qu’est-ce k’tu fou là ?" dit l’un d’eux, l’agrippant par l’épaule avec une bonne poigne pour l’éloigner du bureau. "T’as trouvé ça où ?" "Qu’est-ce que tu penses ? J’ai pas resté les bras croisés à rien faire. J’ai fait le tour des rangées et mis tous ce qui pouvait être utile dans un sac que j’ai trouvé sur le sol." La jeune femme lui tient tête, plongeant son regard dans le sien. "Tu m’prends pour qui ? Je suis capable de faire mes preuves, bien plus que d’autre." Joe attrapa son sac à dos qu’elle porta à ses épaules et revint vers le sac de sport qu’elle ferma rapidement pour le porter fermement dans l’une de ses mains. Elle jeta un dernier regard vers la fenêtre, un regard discret, avant de se faufiler entre les deux autres hommes pour sortir du bureau.

Le chemin du retour jusqu’à Monroe fut long et pénible pour Josephyne, qui s’usait le bout des doigts à jouer avec la fermeture éclaire de son sac à dos pour tenter de contrôler sa nervosité. Elle n’arrivait pas à envisager son arriver là-bas, comment allait-elle devoir agir auprès de Betany et des autres ? Elle devait prévenir la petite sans l’alarmer et surtout, sans qu’elle n’en parle à qui que ce soit d’autre. Une chose qui était sûr, c'est qu'en entrant, elle allait serrer fortement la petite dans ses bras et lui dire à quel point elle l'aime. Elle espérait que trois jours arriveront rapidement. - juillet 2021;