you and i against the world (sept 2019) - ft. nathaniel ducain

Contre ses envies et son propre avis - car oui, Nathaniel se parlait à lui-même - le désormais ancien directeur d'une multinationale avait conclu qu'il était dangereux de rester ici, dans la plus grande ville des USA. En effet, si elle devait regorger de provisions et de ressources en tout genre, c'était aussi là qu'il y avait la plus grande concentration de rôdeurs. Or, le trentenaire n'avait aucune envie de se faire déchiqueter les entrailles par ces horreurs. Encore moins d'en devenir une. Il avait donc fini par prendre la difficile mais inévitable décision de quitter son cocon, son superbe appartement qui coûtait la peau des fesses, pour se lancer dans l'inconnu. Il ne put s'empêcher de se demander si Malia avait ressenti la même chose le jour où elle était partie en Afrique avec son ONG. A ceci près que c'était un choix qu'elle avait fait, et dans l'optique de venir en aide aux personnes. Lui quittait son confort par survie, et il doutait d'aider grand monde sur la route. Il n'était déjà pas sûr de réussir à s'aider lui-même... Heureusement, il n'était pas exactement tout seul, il avait Gizmo. Après avoir dû assassiner son meilleur ami de ses propres mains parce qu'il était devenu... une de ces choses immondes, la présence de son fidèle compagnon à quatre pattes à ses côtés lui avait apporté un immense réconfort. C'était donc aussi pour lui qu'il devait se battre, qu'il devait trouver comment survivre à tout cela, en espérant que le gouvernement, pour une fois, trouverait une solution aussi rapide qu'efficace. Néanmoins, vu le président qu'ils avaient... autant se mettre à croire à la danse de la pluie. De toute façon, le plus probable était encore qu'il aie réussi à quitter le pays avant de se transformer à son tour, ou bien qu'il soit à l'abri dans un bunker. Autrement dit, inutile d'attendre le moindre secours venant de là. Nathaniel allait devoir ne compter que sur lui-même et... en la chance. Pour autant, il n'allait pas se lancer à l'aventure sans préparation. Attrapant un sac à dos qu'il avait acheté quelques mois plus tôt pour de la randonnée, il le remplit de tout ce qu'il put en nourriture, en eau, en soin, et tout ce qu'il trouva d'utile. Évidemment, il prit bien plus qu'il n'aurait dû mais... difficile de savoir de quoi il aurait besoin ou non. Il verrait en chemin. Après tout, on ne lui avait jamais appris les bons réflexes à avoir en cas d'épidémie de ce type, alors il allait devoir apprendre sur le tas, comme tout le monde. Une fois son sac bouclé, Nate prit Gizmo avec lui et ils se lancèrent dans l'inconnu.

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Des semaines plus tard, Nathaniel et Gizmo se retrouvèrent à Atlanta. Les rumeurs selon lesquelles le sud était moins frappé par l'épidémie avaient atteint ses oreilles, et c'était tout naturellement qu'il avait commencé à en prendre le chemin. De toute façon, ce n'était pas comme s'il avait quelque chose de mieux à faire ou que quelque chose le retenait dans le nord du pays. Au contraire, s'il pouvait échapper à une partie de cet enfer, ce serait avec joie. D'ailleurs, il se demandait si le Mexique - et dans une proportion plus grande, le monde entier - connaissait la même folie qu'ici, si toute la Terre avait été touché par cette épidémie sortie tout droit d'un film d'horreur. Pensant que se rendre dans ce pays limitrophe serait un début de réponse, il songeait à s'y rendre. Mais auparavant, il ferait une halte à Atlanta. Il avait bien besoin de faire le plein de provision et de se reposer avant d'entamer de longues routes dépourvues de toute habitation, et donc de potentiels abris et ressources.

S'engouffrant dans un quartier, il fouilla le plus de maisons possible avant de se décider à en trouver une où dormir. En effet, le soleil déclinait lentement mais sûrement dans le ciel, et s'il ne se dépêchait pas de trouver un toit au-dessus de sa tête, ses chances de survie diminueraient drastiquement. Car en plus de la fatigue, Nathaniel n'était nullement nyctalope. Or, une seule erreur d'inattention ou un coin d'ombre mal géré, et ce pouvait être la fin. Et puis Gizmo aussi était fatigué. Ce n'était pas parce que c'était un animal que son énergie était inépuisable. Longeant la rue, l'américain finit par choisir une maison qui lui parut en bon état et plutôt accueillante comparée aux autres. S'approchant doucement, il vérifia le jardin avant de jeter un œil par les fenêtres. Manifestement, il n'y avait aucun rôdeur ni quoi que ce soit qui troublait la paix de ce lieu. Il décida ainsi de passer par la porte de derrière, une précaution qu'il aimait prendre. Vérifiant une fois de plus qu'il n'y avait aucun danger, Nate fit entrer son chien. Pour autant, quelque chose attira aussitôt son attention.

Suivant un léger bruit qu'il connaissait sans parvenir à la reconnaître pour autant, il se retrouva rapidement dans une pièce qui s'apparentait à un salon. Il y avait un feu qui crépitait dans l'âtre, des vêtements suspendus en train de sécher au dessus du foyer, et une personne qui dormait en boule devant. S'arrêtant net, Nathaniel réfléchit à ce qu'il devait faire. Trouver une autre maison fut la première chose à laquelle il songea, mais il faisait désormais nuit et il n'avait aucune envie de risquer sa peau dehors. Au pire, il pouvait toujours aller à l'étage sans faire de bruit et, qui sait si au petit matin, cette personne ne serait pas déjà partie sans même savoir qu'il avait été là ? Où alors ce serait lui qui partirait avant. Une cohabitation était tout à fait possible, et le trentenaire allait se diriger vers l'escalier lorsqu'il aperçut son chien vers la jeune femme, en train de la renifler. « Gizmo ! Au pied ! » fit-il d'un ton sec tout en murmurant, espérant que ça ne réveillerait pas la personne. Il n'avait aucunement envie de se battre, pas plus qu'il n'avait le courage de jouer les diplomates à cette heure-ci. Il voulait juste aller se coucher avant de reprendre son long et dur périple jusqu'à une ville encore plus au sud, car s'il se mentait à lui-même, il était clair qu'il avait déjà pris sa décision d'aller au Mexique.