Lead me Home ft Clint

Vérifiant mon sac une dernière fois, je vérifiais que j’avais bien pris tout ce dont je pouvais réellement avoir besoin. Je me sentais nerveuse à l’idée de sortir de la prison, mais j’en avais besoin. J’en avais marre qu’on me dise que je ne pouvais pas le faire, qu’il valait mieux que les ravitailleurs le fassent à ma place. C’était tellement idiot, comment pouvais-je apprendre sans jamais sortir d’ici. Il était hors de question qu’on continue à me dicter quoi que ce soit niveau ligne de conduite. Je sortais parce que j’avais décidé que je voulais sortir. Je voulais préparer au mieux la mission qui m’avait été confié par le conseil.

Fermant mon sac, je profitais du changement de garde en toute matinée pour sortir. On ne voulut pas me laisser sortir au début mais je fis valoir ma position au conseil pour le faire. Je n’aimais pas faire ce genre d’abus, mais je n’avais pas le choix. Personne n’était en capacité de me dire ce que je pouvais faire ou non. Une fois dehors, je me sentis soudainement seule. Je pouvais rebrousser chemin, mais c’était hors de question.

Alors, prenant mon courage à demain, je m’enfonçais dans la forêt, tout en longeant la route. Je voulais être discrète et je voulais éviter absolument d’être repéré par les rodeurs. Je n’avais prévenu personne de mon départ car je n’avais pas envie qu’on me retienne ni qu’on m’accompagne. Et je n’avais aucun doute sur ce qu’aurait fait Maggie ou Jay ou même encore Tammy face à cette information.

Après presque deux heures de marche, je tombais sur une sorte de champ de voiture. Et si j’en prenais une pour aller jusqu’où je voulais aller ? Après tout, la ferme que je voulais vérifier était assez loin. Y aller en voiture ne ferait pas de mal. J’aurais peut-être dû en prendre une après tout de la prison, mais je savais que partir aurait été alors plus compliqué. Face à l’une des voitures, j’ouvris la portière. Je faisais attention au moindre bruit, inquiète à l’idée de me retrouver face à des rôdeurs.

Me penchant sur du côté conducteur, je regardais l’habitacle, il devait bien y avoir une clef quelques part non ? Les gens avaient-ils réellement trouver le moyen de fuir et d’abandonner une voiture en trouvant le temps d’enlever la clef ? Me penchant pour me rapprocher du sol de la voiture, je me mis à chercher dans tout le bordel cette voiture. Il fallait que je trouve comment démarrer cette voiture, mais comment faire ? je n’avais jamais été une voleuse, je ne savais strictement pas comment faire.

Pourquoi est-ce que je m’embarquais toute seule dans cette histoire ? Je n’étais pas sans savoir que la situation à l’extérieure de la prison était critique. N’importe quel humain est un danger. Et parfois même plus dangereux qu’une horde de zombie. J’étais inexpérimentée en survie à l’extérieur. Et même si j’apprenais, je réalisais dans cette voiture, que je ne connaissais pas grand-chose encore. Je soupirais face à mon échec en me disant que j’avais été trop prétentieuse. Je devais me montrer plus sérieuse, moins tête brûlée. On comptait sur moi et je réalisais doucement mais surement que ce n’était pas en faisant ce que j’étais en train de faire qu’on allait me prendre au sérieux.

Abandonnant mon idée de récupérer une voiture, je commençais à m’extirper de la voiture quand j’entendis une voix. Me retournant sur la défensive, je sortis immédiatement mon couteau de chasse pour le pointer devant moi. Mon cœur s’était emballé à une vitesse. Un homme, ce que je redoutais le plus lors d’une sortie à l’extérieur. La tension était montée si rapidement en moi que je sentais les battements de mon cœur dans mes tempes. Mon couteau bien en main devant moi, je me redressais pour sortir totalement de la voiture. Je n’avais aucune idée du caractère hostile ou non de la personne devant moi. Et j’avais appris depuis longtemps que ce n’était pas parce qu’on était face à une personne d’apparence bienveillante alors que ce n’était tout simplement pas le cas.

« Clint ? » lâchais-je finalement choquée après avoir détaillé le visage de la personne en face de moi. Bien que mon couteau soit toujours devant moi, je sentis mon corps se détendre instantanément. Je restais cependant surprise de tomber par hasard sur l’homme qu’aimait ma sœur. Je n’avais aucune nouvelle de lui depuis des mois et au fond de moi, j’avais été persuadé qu’il était mort. Pour moi Maggie s'était fait du mal en s'épuisant à la charger. Mais Maggie avait persisté et avait tout fait pour le retrouver. J’aurais aimé qu’elle soit avec moi. « Je n’en reviens pas. » dis-je finalement, restant principalement sans voix face à mon beau-frère.