[+18] Alive - Avril 2020 - ft. Josephyne

Cette guitare était rendu quelque chose de bien précieux aux yeux de la jeune femme dès l'instant qu'elle l'a vue entre les mains d'Abel et que cette douce mélodie envahie l'espace qui les entourait. Elle aurait aimé s'installer tout près de lui et l'écouter pendant de nombreuses heures, mais le temps leur était compté et malheureusement il devait aussi lui donner des cours de tires. C'était plutôt important vue son côté presque novice de la chose, plus qu'une petite mélodie. Les notes jouèrent toujours dans sa tête lorsqu'il se releva pour lui redonner l'instrument qu'elle refusa catégoriquement de l'utiliser comme cible. Si cela pouvait redonner un peu de sérénité de joie aux membres du groupe comme à elle, cela serait certainement un plus. Car ces temps-ci, ils avaient besoin de n'importe quoi pour leur remonter le moral, même un simple solo de guitare autour d'un feu de camp ou d'une lanterne.

L'idée qu'elle a eut pour l'utilisation des cadres qui étaient exposées sur les murs comme cibles semblait plaire à Abel qui s'activa à trouver quelque chose pour les maintenir en place. En peu de temps, il construisit un trépied  pour en faire une cible artisanale avec d'énormes cercles de peinture en aérosol. Un sourire satisfait s'accrocha aux lèvres de Josephyne lorsqu'elle vit le résultat final. "J'adore, on ne pouvait pas faire mieux." Les mains bien chargées, Abel lui proposa d'aller porter leur trouvailles au camion tandis qu'il allait préparer le terrain. Elle acquiesça tout bonnement, avec toujours un sourire qui illuminait son doux visage. Lorsqu'il fut sortit, la belle porta la guitare à son épaule et ramassa quelque bouquins dans une boîte vide, la bouteille de whisky et quelque outils qui pourrait certainement leur servir. Les bras bien chargés, elle sortit à l'extérieur pour se diriger vers le camion où elle déposa les effets sur la banquette arrière. Son attention finit par se poser à nouveau sur l'homme qui s'affairait à creuser pour bien ancrer le trépied et elle ne pu s'empêcher de se mordiller la lèvre tout en le dévorant pratiquement du regard. Se rendant compte de ce qu'elle était en train de faire, elle ferma aussitôt les yeux fortement, essayant de chasser ces idées qui commençaient à lui traverser l'esprit. Depuis ce jour, ce baiser échangé, plus rien n'est pareil. Comme si quelque chose s'était éveillé en elle, des sentiments qu'elle ne croyait point revivre après tant d'année. Longtemps elle n'a eut que des relations sans lendemain, mais jamais elle n'avait ressenti ce qu'elle éprouvait soudainement pour Abel. Est-ce qu'il s'agissait vraiment de ce qu'elle croyait ? Était-ce à nouveau ce feu qui reprenait vie en elle alors qu'elle le croyait depuis longtemps éteint ?  Elle devait chasser ces idées de sa tête, car c'était impensable. De simples songes.

Doucement elle rouvrit les yeux pour le voir toujours à s’acharner sur cette cible, ce qui lui décrocha un tendre sourire. "Tu penses y arriver ?" demande-t-elle en arrivant tout près de lui, les mains sur ses hanches tout en portant un regard circulaire vers les autours qui les entouraient. Personne allait venir les déranger ici, du moins, elle l'espérait. - avril 2020;

Un rire s'échappa de ses lèvres lorsqu'il lui fit la remarque sur la distraction qu'elle soit disant tant capable de faire. Elle ne comprenait pas du tout ce qu'il voulait parler par-là... en fait si. Un peu trop. Surtout qu'elle adorait ça et savait que cela fonctionnait si bien. Juste à ses regards, elle pouvait attirer son attention si facilement. Cette réflexion la fit encore plus sourire. "T'inquiètes, cette fois-ci je vais tenter de rester sage... seulement cette fois." elle lui offrit un clin d'oeil d'un air amusé et se recula lorsqu'il s'affaira à faire toute sa mise en place et surtout à jouer du muscle. Fallait avouer que la vue était loin d'être déplaisante et la belle dû se détourner pour ne pas avoir d'arrière pensée et retourna vers le camion. Elle ne saurait expliquer s'il s'agissait du soleil qui plombe ou cet instant, mais une bouffée de chaleur venait soudainement la prendre, agitant le haut de son t-shirt pour y faire circuler l'air.

Lorsqu'il revint auprès d'elle, la belle tenta de reprendre un semblant de sérieux, repoussant toutes ses pensées qui pouvaient l'avoir traverser. "Merci. T'as fais du beau boulot. Je t'aurai très bien aidé, mais tu semblais si bien te débrouiller seul." Les mains sur les hanches, elle bouffa tout doucement de rire avant de reporter son attention sur lui. Elle remarque ce sourire qu'il lui porte, alors qu'il la taquine à son tour. Ils n'arrêtent pas de se lancer la balle, ce qui était carrément différent d'il y a un mois, où ils ne se lançaient que des insultes. Josephyne ne voulait aucunement retourner en arrière. Cette évolution qu'ils avaient fait, elle ne l'échangerait pour rien au monde. "T'inquiètes, je ne pense pas être si désespéré que ça comme cas." Son regard le suivit lorsqu'il retourna à l'intérieur du cabanon et revint pour marquer le sol quelques mètres plus loin, face à la cible. La belle hocha la tête, comprenant les directives qu'il établissait. Son coeur sembla vouloir s'arrêter alors qu'il revint près d'elle, beaucoup plus près même et que sa voix se fit base et plus attentionnée. Son regard se posa mécaniquement dans le sien, se perdant dans celui-ci. Elle l'écouta la rassurer, hochant à nouveau doucement la tête à chacune de ses paroles. Cette caresse sur son visage, sur le coin de sa lèvre, Joe ferma les yeux pour en profiter un court instant. Sa tête se tourna légèrement vers cette main pour y déposer un baiser à peine perceptible à l'intérieur de celle-ci, rouvrant les yeux pour a nouveau les plonger dans son regard. "Je te fais confiance pour tout." Doucement, et surtout avec tristesse, elle se détacha de lui pour se tourner vers la portière côté passager pour l'ouvrir et s'y pencha légèrement pour aller fouiller dans la boîte à gant. Elle revint vers lui, armé du colt qu'il lui avait prêté la dernière fois. Hawkins était fin prête pour cet entraînement. - avril 2020;

Avant ce moment passé dans cette maison l'autre jour, jamais elle n'aurait crû bon dire à quel point elle se sentait bien auprès de lui. Chaque regard, chaque caresse et surtout chaque parole douce venant de lui la faisait sentir revivre peu à peu, comme si quelque chose s'éveillait à nouveau en elle. Oui elle avait fuit face à cette sois disant pulsion qu'ils avaient eut ce jour-là, mais en était-ce vraiment une ? Et si au final c'était plus que ça. Ça allait certainement trop vite pour elle, peut-être même qu'elle n'était pas du tout prête à sauter cette ligne. Son corps et son coeur semblaient désirer quelque chose de bien fort, mais sa tête ne semblait pas vouloir faire le lien. Josephyne était incapable de se l'avouer à elle-même, que ses sentiments étaient fort grandissant pour l'homme qui partageait sa vie depuis plus d'un an. Elle était une vraie tête de mule, même avec ses propres sentiments.

Doucement, cette douce caresse sur sa joue se détacha d'elle, la faisant revenir à la réalité bien trop rapidement, son regard se posant sur lui. Il semblait songeur, les bras croisés comme ça. Elle avait toutes les cartes de son côté, mais elle n'arrivait malheureusement pas à les jouer. Elle soupira légèrement en regardant son arme pendant un instant avant de relever son attention sur Abel qui se dirigea vers un tas de pierre pour le gravir. Certainement pour avoir une meilleure vue, ce qui n'était pas du tout une mauvaise idée. "Bah, si je veux partir sans toi, je n'ai qu'à te descendre et prendre les clés pour me barrer." Elle haussa les épaules, un petit rire s'échappant de ses lèvres à ses propres dires. Mais elle ne pourrait jamais faire une telle chose. Déjà, elle n'a jamais tirer une personne, et de plus Abel est trop important pour elle à présent qu'elle en serait totalement incapable. Même s'il devait un jour de faire mordre par un rôdeur. À cette seule pensée, elle baissa la tête pour se la chasser aussitôt.

Ce ne fut pas bien long que le militaire revint à la charge pour la taquiner. Oui elle avait fait une connerie lors de leur première sortie ensemble, n'ayant pas vérifié son arme convenablement et il ne se gênait pas du tout de lui faire rappeler. La belle fit mine de répéter ses paroles d'un ton bien peu perceptible et enfantin, et regarda le chargeur même si elle savait très bien qu'il était bien chargé. Il fallait avouer qu'il l'avait un peu vexée et avait cette impression de ne pas avoir en retour cette confiance envers lui, même s'il lui avait promis de ne pas la juger. En même temps, elle était si facile à mettre en rogne et il semblait en prendre un vilain plaisir.

L'arme vérifiée et enclenchée, la sûreté enlevé, la brune la prit solidement entre ses mains, écarta légèrement les jambes pour une bonne stabilité et c'est sans même poser un moindre regard sur Abel qu'elle tira vers la cible. Elle n'avait pas attendu son approbation, le signal qu'elle pouvait débuter, et étrangement elle était fière d'elle. Une tête de mule ne changera jamais. "Et puis ? Ça donne quoi ?" Son ton de voix était fort et franc. Elle savait qu'elle avait touché la cible, mais à quel endroit ? - avril 2020;

"Oh allez, tu sais comme moi que j'suis incapable de faire mal à une mouche, donc tu imagines à un être vivant ?" Elle continua plus bas cette fois-ci, baissant doucement la tête : "Ou aux gens qui me tiennent à cœur..." Elle ne sait pas s'il avait entendu ces derniers mots, mais secrètement elle espérait que non. Josephyne aimait bien plaisanter, mais parfois elle avait l'impression d'aller trop loin... Comme en ce moment.

Prenant position, elle fit son premier tire qui fut tout de même une réussite malgré sa posture peu adapté et confortable. Elle accepta ouvertement les commentaires d'Abel, qu'ils furent totalement constructifs. En effet, la nervosité faisait en sorte qu'elle soit plus crispée dans ses mouvements et surtout sur sa poigne sur son arme. Était-ce parce qu'elle avait quelque chose à prouver ? Ou simplement parce qu'elle était sous les projecteurs avec seul spectateur Abel, l'homme qui la faisait vivre toute sorte d'émotions ? Était-ce plutôt la gêne qui l'envahissait ? Elle ne saurait répondre.

La belle brune prit un moment pour se calmer et surtout pour tenter de chasser ce stress qui faisait presque trembler ses mains. Doucement, elle prit une grande respiration, se vidant peu à peu l'esprit... Ce qui fut difficile finalement car son attention sur posa sur le militaire qui prit Macon dans ses bras pour le ramener dans le pick-up, ce qui lui décrocha un sourire charmé et attendrissant. Malgré cet air dur et autoritaire de soldat, il pouvait se montrer doux et attentionné lorsqu'il le désirait, ce qui la faisait pratiquement fondre juste à le regarder. "T'es un vrai papa poule avec lui. Il n'sait pas la chance qu'il a ce chanceux de se faire chouchouter comme ça..." Bordel ! Elle a osée dire ça à haute voix ? Son sourire disparu, détournant son attention sur la cible, levant à nouveau les mains, mais cette fois-ci plus calme tout en respirant profondément.

Elle tire. La balle semble se loger à un meilleur endroit que la première fois d'après les commentaires d'Abel qui revint près d'elle. Son coeur bat soudainement plus fort et elle se remet peu à peu à sentir ses mains trembler en les laissant retomber le long de son corps. Ses émotions devenaient beaucoup trop incontrôlables, ressentant ce besoin de s'accrocher à ses lèvres. C'est sans trop prévenir que la belle se tourna vers lui pour venir seller ses lèvres aux siennes en un baiser tendre et doux, son bras portant l'arme venant s'accrocher à son cou pour se hisser légèrement vers lui. Ce désir de l'embrasser depuis qu'ils étaient ici, plus qu'un simple bisou volatile, était devenu trop fort. - avril 2020;

Cette emprise sur ses lèvres, elle ne voulait plus du tout s'en défaire. C'était comme si plus rien d'autre n'existait autours d'eux et qu'ils étaient seuls dans ce monde apocalyptique. Joe avait une sale envie de lui crier à quel point elle était bien avec lui, oh combien cet instant puisse durer pour toujours, et surtout à quel point elle en était dingue. Elle ne saurait dire encore une fois s'il s'agissait d'amour ou d'une simple pulsion puisqu'il était l'un des hommes avec qui elle partageait le plus d'instants, mais une chose qu'elle était sûr, c'était qu'elle crevait d'envie pour lui. Encore plus lorsqu'il vint la serrer tout contre lui en répondant sans trop d'hésitation à ses baisers. Elle connaissait ses intentions et il ne l'aidait pas du tout dans ses propres décisions, l'esprit brouillé par son image.

Ses baisers devinrent plus rapides, plus envieux, se raccrochant à lui encore plus fortement. Elle était en train de perdre le contrôle d'elle-même, ses sentiments prenant soudainement le dessus. Mais c'est alors qu'Abel se détacha d'elle, la regardant avec une grande interrogation. "Quoi ?" eut-elle seulement le temps de lui demander, un sourire d'incertitude accroché au coin de ses lèvres qui disparu presque aussitôt. Ce son, ce râle, vint finalement à ses oreilles, la faisant revenir à la réalité. Ils n'étaient plus seuls et malheureusement, il était aussi trop tard pour le réaliser. En à peine quelque instant, un félin à peine plus gros que Macon s'approcha d'eux tel un prédateur et se jeta aussitôt sur Abel. Memphis tant qu'à elle dégringola au sol, face contre le gravier, échappant par la même occasion son arme qui atterrit quelques mètres plus loin d'elle.

Reprenant ses esprits rapidement, la brunette se retourna pour voir la scène horrible qui se déroulait non-loin d'elle. Pendant un moment, elle fut figé par la peur, c'est les jappements venant de la camionnette qui la fit revenir à elle. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Son coeur lui faisait un mal de chien, voyant l'animal s'en prendre sauvagement à l'homme. C'est la voix de celui-ci qui la réveilla complètement, clignant rapidement des yeux. Elle devait faire quelque chose en effet.

Encore avec une certaine rapidité, elle rampa vers l'arme qui se trouvait un peu plus loin et s'en empara tout en se retournant d'un même geste pour viser l'animal avec le colt bien serré entre ses mains. Elle tremblait, mais elle ne pouvait se laisser abattre, prenant une grande inspiration chétif par les larmes qui se mirent à couler contre son visage. "Lâches-le !!!" Hurla-t-elle pour attirer l'attention de l'animal, mais en vainc. Elle tira un premier coup, suivit d'un second et d'un autre... jusqu'à vider le chargeur sur le félin. Il était mort, mais pourtant elle avait cette envie de lui déferler une autre série de balles tant sa douleur était présente.

Ce n'est qu'après plusieurs dé-cliques signifiant que le chargeur était vide qu'elle éclata en larme, lâchant ainsi l'arme au sol pour venir rejoindre Abel étendu au sol. "Frosty ?!" Ses mains parcoururent son visage et le haut de son corps, constatant chacune de ses blessures avec à chaque fois un pincement au coeur. "Ça va bien aller. On va rentrer..."  Son attention se porta sur la camionnette, entendant Macon couiner pour venir voir son maître. La belle tenta de sécher ses larmes du revers de la main, mais elle ne réussi qu'à le tâcher de rouge. Hawkins réfléchie. Comment allait-elle faire pour les ramener au camps sans encombre ? Doucement, elle fouilla dans les poches d'Abel, mettant la main sur les clés de leur carrosse, et se relevant en aidant l'homme à venir prendre appui contre elle. Elle était peut-être en apparence fragile à première vue, mais elle pouvait avoir de la force lorsqu'il lui était nécessaire.

Rendu au camion, elle l'aida à s'installe sur le siège passager et alla tant qu'à elle derrière le volant. Ses mains tremblaient. Elle ne savait pas si elle allait être en mesure de les ramener au camps. L'incertitude s'emparait peu à peu d'elle, lui créant une crise d'anxiété, fondant à nouveau en larmes. "J'suis désolé Abel... - Merde !" Joe tapa contre le volant, inséra les clés et démarra le pick-up. Avant d'appuyer sur l'accélérateur, sa main vint chercher celle de l'homme pour la serre fortement. Elle ne se le pardonnerait jamais s'il y passait. Pas lui, non.


Les pneus crièrent lorsque le camion s'arrêta face au motel. Prenant pas la peine d'arrêter le moteur, Josephyne s'empressa de sortir de l'habitacle pour contourner le véhicule et rejoindre Abel. De peine et de misère, elle réussi à l'extirper et entra en trombe dans la réception. "Doc !? François ?!" Cria-t-elle en perdant l'équilibre sous le poids de l'homme qu'elle s'obstinait à soutenir malgré sa faiblesse qui se faisait de plus en plus présente, épuisée par toute ces émotions. Par chance Marthy arriva juste à temps avec le Canadien, toujours sur ses talons, et rattrapèrent Abel. Ils lui demandèrent ce qui c'était passé, mais la belle n'était plus capable de dire un mot, les larmes prenant la relève. Son regard voyagea entre le militaire et les autres gens du groupe avant de s'arrêter finalement sur son frère. Lui il comprit ce qui la terrassait. Cette douleur il la connaissait, l'ayant trop souvent vu sur le visage de sa soeur. Sans dire quoique ce soit, Josephyne recula maladroitement avant de s'éclipser en direction de sa chambre. - avril 2020;

Elle avait passé une bonne partie de la soirée à pleurer sans cesse, rongée par les regrets et les remords qui lui traversaient l'esprit en repensant à cette journée emplie de rebondissement. La belle avait l'impression que tout cette mésaventure aurait pu être évité si elle n'avait pas été là, auprès d'Abel. Si elle ne l'avait pas tant distrait. Si elle ne s'était pas épris de lui. Si... Ses mains tremblaient toujours en repensant à ce qui s'était produit, cet animal et surtout à ce sang qui imprégnait ses mains quelque heures plus tôt déjà. Le sang d'Abel. Malgré que ses blessures furent plus superficielles que dangereuses pour sa vie, Josephyne ne pu s'empêcher d'avoir peur pour lui. Peur de le perdre à son tour et ce pour toujours.

C'est devant cette glace qui reflétait son visage brouillé par les larmes difficiles à sécher qu'elle réalisa ses sentiments pour le militaires, son amour pour cet homme qui lui donne cette soudaine envie de vivre sans lendemain. Bordel elle en était totalement dingue et ce qui leur était arrivé aujourd'hui concrétisait encore plus ce qu'elle ressentait pour lui. Essayant de les nier encore et toujours, mais maintenant elle ne pouvait malheureusement pas les remettre en question. Ses sentiments étaient bien réels et elle voudrait mourir s'il devait y rester. Juste à cette simple pensée, son regard s'embua à nouveau, fermant fortement les yeux pour tenter de les chasser. Mais en vainc. Sa main frêle porté à sa bouche pour camoufler ses sanglots, elle pleura encore un fois sa douleur, espérant que personne ne l'entende dans l'établissement.

Cette petite salle de bain qui accompagnait la vieille chambre totalement démodé, Josephyne y avait remplit le lavabo d'eau de pluie, maintenant teinté de rouge. Avec une certaine faiblesse, elle s'était affairée à se débarbouiller un peu le corps avec une serviette et un savon trouvé dans une chambre vacante. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Abel, dès qu'elle fermait pendant un court moment les yeux, ses pensées divergeaient aussitôt pour devenir plus intimes, son imagination se frayant un chemin dans son esprit. La belle secoua la tête pour tenter de les chasser, mais elle comprit que c'était beaucoup qu'une simple pulsion, un désir la dévorant de plus en plus. Se regardant toujours dans la glace, elle tenta du mieux qu'elle pouvait de se ressaisir, replaçant quelques mèches rebelles derrière ses oreilles. Elle couvrit son corps du sweat noir de l'université du Tennessee à capuchon appartenant à son petit frère, beaucoup trop grand pour elle qui cachait de justesse ses fesses, refermant la fermeture éclaire pour cacher son corps presque nu, ne portant qu'une simple petite culotte.

Soufflant bruyamment pour reprendre un once de courage sur ses peurs accumulés et après avoir réussi à calmer ses larmes toujours aux bords de s'échapper, elle sortit de sa chambre d'un pas quelque peu hésitant pour s'aventurer à l'extérieur, passant les nombreuses portes avant de s'arrêter finalement face à celle d'Abel. Elle voulait simplement prendre de ses nouvelles, voir s'il allait bien et qu'il ne faisait pas de fièvre ou d'infection. Il fallait avouer qu'elle ne l'avait pas vu depuis leur arrivé au motel, craignant le pire dès le départ. S'il avait été en grand danger, Marthy et François auraient pris le temps de la prévenir. Pas parce qu'ils savaient pour leur affinité grandissante, mais bien parce qu'elle était avec lui lors de l'événement.
Toujours avec cette même hésitation, elle leva la main qu'elle referma pour ensuite cogner avec douceur. Elle attendit un instant avant d'ouvrir tranquillement la porte, s'y faufilant en voyant l'homme allongé sur le lit. "Salut." murmura-t-elle tout en refermant doucement derrière elle et s'adosser à cette porte un court instant, son regard parcourant la pièce. C'était bien la première fois qu'elle y mettait les pieds et devait avouer qu'elle croyait y trouver un plus grand fouillis, des armes éparpillées, des objets ici et là, mais non. Tout était à leur place, tel un militaire savait si bien le faire. Doucement, elle s'avança vers lui les mains dans les poches de son sweat, jouant avec quelque chose qui s'y trouvait. Lorsque son attention se posa sur l'homme, elle dû se pincer les lèvres pour retenir à nouveau les larmes de s'échapper. Pas devant Abel. Elle se devait de rester forte. Mais ces blessures que lui avait infligé l'animal n'étaient rien d'anodine comme elle le croyait. "Je suis désolé Frosty." elle l'avait encore murmuré tout doucement, se rapprochant du lit pour venir s'y installer, les jambes repliées sous elle. Totalement à l'extrême de lui, voulant garder une certaine distance entre elle et l'homme. avril 2020;

Il avait tant raison. Si elle n'avait pas été là, peut-être qu'il en serait resté, tué et abandonné sur place comme repas aux bêtes sauvages. Cette seule image la fit légèrement soupirer, ne voulant pas s'imaginer pire. La situation était déjà bien grave, du moins pour Josephyne. Elle lui avait sauvé la vie, mais ce n'était point suffisant, alors qu'elle se voyait toujours comme un boulet ou tel un chat noir qui porte malheur. Elle était ce chat, pour tous ceux qu'elle aimait dont Abel. Cette caresse su lui être réconfortante pendant un moment lorsqu'il l'attira tout contre lui. Ses lèvres contre son front, cette main si douce sur son visage; elle fermant doucement les yeux, profitant de cet instant, essayant d'oublier cette douleur qui la terrassait depuis cet après-midi. Mais en vainc. Une larme s'évada de sa prison pour venir glisser le long de sa jour pour s'échouer sur le tissue de la taie d'orreiller. "Peut-être bien Abel. Mais si tout ça était simplement un avertissement, pour nous deux. Rien de tout ça se serait produit si je n'avait pas été auprès de toi..." elle se tut, ne sachant point où aller puiser ces mots qui lui manquait. En même temps, elle n'eut la chance de continuer, alors que l'homme lui dévoila une partie de lui, de son passé douloureux. Sa femme. Elle semblait tant lui manquer, mais oh combien il semblait avoir autant de remords bien enfouit en lui. Elle l'écouta, tout simplement. Elle lui devait tout de même ça après ce qu'elle se reprochait. Cette histoire était si horrible que la belle eut comme réflexe de venir poser sa main sur celle d'Abel qui se trouvait contre sa joue, entrelaçant ses doigts pour la serrer fortement.

Fermant le regard pour soupire longuement, elle tenta de se ressaisir face à cette révélation. "Peut-être que je t'ai sauvé cette fois-ci, mais la prochaine fois peut-être que je n'y arriverai pas et je te perdrai pour toujours." Voilà, c'était dit. Il savait maintenant qu'elle ne voulait point le perdre. Tout en se pinçant les lèvres pour s'empêcher d'éclater en pleure, elle fouilla dans ses poches de sweat pour en sortir deux flacons de médicaments qu'elle laissa tomber sur l'homme, se dégageant par la même occasion de cette emprise pourtant si confortable. "Je porte la poisse Abel. Depuis que je suis toute petite, tous ceux autours de moi, ceux que j'aime plus que tout, meurt..." dit-elle en revenant s'asseoir un peu plus loin sur le lit, à l'écart de lui. "J'ai perdu mes parents alors que je n'avais que douze ans dans un accident de la route. Un fardier sur de la glace fine, ça ne s'arrête pas comme tu le souhaites. Depuis ce jour-là, je remets toujours en question ma raison d'être, me demandant sans cesse pourquoi j'y suis pas resté à leur place. Au lieu de ça j'ai survécu et passé des mois à l'hôpital pour me remettre sur pieds. Plusieurs opérations plus tard, j'étais devenu le petit miracle des médecins. Depuis ce jour, je ne suis plus la même et Benji ne manque pas un instant pour me le rappeler." Elle prit un pause, jouant avec l'une des coutures de son sweat, cachant ainsi ses cicatrices qui marquaient ses poignets, chose qu'elle ne faisait pas habituellement. "Mon fiancé est mort d'une surdose d'amphétamine lors d'un voyage d'affaire à Seattle, quelque semaines à peine avant notre mariage... - J'ai tellement eut du mal à vivre avec tout ça Abel, je me pardonnerai jamais qu'il t'arrives quoique ce soit. D'un signe de menton, elle désigna les flacons vides d'antidépresseur. "C'était la seule chose qui me gardait la tête saine jusqu'à il y a un an où ils se firent de plus en plus rare et ensuite inexistant. Ensuite il y..." Elle ne pouvait pas lui dire, c'était beaucoup trop révélateur de ses sentiments envers lui. Le regard de Josephyne se posa un instant sur son reflet dans le miroir qui se trouvait face au lit, baissant aussitôt la tête en voyant cette mine horrible qu'elle avait. "Après il y a eut toi. T'es entré dans ma vie et du jour en lendemain ces médocs n'avaient plus aucune importance." Malgré ses craintes elle lui avait dévoilé ce secret qu'elle désirait garder pour elle pour toujours, mais avec les événements de la journée, elle eut peur de ne jamais pouvoir lui avouer un jour. Alors qu'elle se croyait forte après toutes ces larmes versées durant la journée, elle éclata en sanglot, son regard plongé dans celui du militaire. "Te voir souffrir et ne pouvoir faire quoique ce soit contre ce félin, j-j-j'ai... j'ai tellement eut peur de te perdre. Vraiment, je n'sais pas ce que je serais devenu sans toi dans ma vie."

Doucement, elle revint vers lui, le chevauchant pour venir se poser sur ses cuisses, l'une de ses main venant glisser ses doigts fins sur ses blessures recouvrant son front. Bordel à quel point elle se contredisait sur ses sentiments. Mais qu'est-ce qu'elle désirait le plus au monde en ce moment même ? Était-ce d'être simplement heureuse et vivre le moment présent ? Mais la mort lui faisait si peur que cela venait la freiner dans tout. Avec toute la douceur du monde elle vint retirer légèrement l'un de ses pansement pour vérifier si rien n'était en train de s'aggraver. Rien à signaler. Ses larmes semblaient s'être calmé, mais pour combien de temps. Ne reposant son regard dans le sien, cela pouvait l'aider encore un moment.  -avril 2020;

Il avait beau tenter de la rassurer, mais cette culpabilité était trop bien ancré en Josephyne. Lorsqu'il plaisanta sur le félin, un léger rictus se dessina au coin de ses lèvres, un sourire à peine perceptible, mais si difficile à la fois d'en rire alors qu'elle souffrait. Malgré la situation tendue, il n'y avait qu'Abel pour réussir à lui décrocher un maigre sourire, réchauffant peu à peu son coeur qui commençait à vouloir se refermer.

Ces confidences, ces flacons vides qu'elle lui avait balancée, son coeur se tordit à seulement en parler. À lui. Ce regard qu'il posa sur elle rendit le tout encore plus difficile jusqu'à ce qu'elle lui avoue s'être épris de lui en partie, éclatant ainsi en sanglot. Lui, elle ne voulait point le perdre, pas dans ce monde de pourriture et de morts. Si elle le pouvait elle le cacherait, le protégerait, mais c'était impossible avec le mercenaire qu'était Abel. La belle devait simplement lui faire confiance et espérer qu'il ne lui arrive rien alors qu'il devenait jour après jour sa raison de vivre. 

Assise tout contre lui, elle veillait sur ses blessures pour tenter de chasser toutes ces horribles pensées et cette douleur qui la terrassait. Si elle essayait de simplement vivre au jour le jour, et ainsi accepter d'aimer et d'être aimer en retour ? Et si le monde qu'ils ont connu revenait jamais ? Ce sentiment de sécurité éternelle ne reviendra jamais. C'est alors qu'il lui avoua à son tour sa raison d'être et de se battre dans ce monde... elle. Fermant les yeux, elle ne pu empêcher les larmes de se verser à nouveau, venant caresser le crâne d'Abel lorsqu'il se redressa pour venir la serrer dans ses bras, se blottir tout contre elle. Il avait tant raison, mais pourtant la belle avait du mal à réaliser cet acte héroïque qu'elle avait fait preuve plus tôt dans la journée. Elle l'avait sauvé. Sans elle il ne serait plus là. Elle ne pourrait pas le serrer contre elle comme à cet instant même.

Leur regard fini par se croiser, s'y perdant malgré la la tentation de l'éviter, peur de ne plus contrôler ses larmes. "J'veux pas que tu les ramènes Abel..." murmura-t-elle doucement en venant coller son front contre le sien en faisant attention à ses blessures. "Mais toi par contre, reste dans ma vie... tant que tu es là, le reste n'a plus d'importance." La surprise de ses lèvres contre les siennes, cette douceur, la belle ne pu résister à cet appel, répondant à ce baiser avec autant tendresse. Doucement, sa main se glissa jusqu'à sa nuque, chatouillant celle-ci du bout de ses doigts, se redressant légèrement pour se rapprocher de lui. Sentir cette chaleur qu'il dégageait. Pendant un moment, le mouvement de ses lèvres s'accentua pour finalement s'arrêter, reporter son regard dans celui de l'homme qui réussi de nouveau à faire battre son coeur aussi fortement.  -avril 2020;